Médiathèque Jacques Prévert –
Montbard (Côte d'Or)
Éliane Brodzicki : Directrice de la
bibliothèque
Aude Montel : Responsable du secteur
jeunesse
// Que pensez vous du numérique ?
Éliane B. : Pour nous le numérique en
bibliothèque est quelque chose qu'on reçoit comme plein d'autre
modifications qui interfère dans notre métier. On a eu beaucoup de
changements, avant notre mission était la conservation, après la
mise a disposition de service, par exemple des outils pour la
rechercher d'emploi. Pour moi le numérique est une nouvelle étape,
nous n'en sommes qu'au balbutiements pour le moment en Bourgogne.
On a constitué un groupe de travail,
qui est en alerte et qui fait de la veille documentaire, on regarde
ce qui se passe, on a aussi des journées de formations pour le livre
numérique. La question du numérique à la bibliothèque a été
posé au élus pour l'année prochaine, mais pas de souhaits
particuliers de ces derniers.
Aude M. : Nous avons une curiosité
pour le numérique pour la jeunesse, on voit qu'on a, aujourd'hui,
dans les salons que les livres phares ont des applications
numériques. C'est obligé de se tenir informé un minimum. Sur le
« tous les jours « , que pouvons-nous proposer à la
médiathèque de Montbard ? Je n'en sais rien...
Au niveau régional, nous n'avons pas
de structure moteur pour ça. Je ne suis pas convaincu qu'a notre
niveau ce soit notre rôle mais la curiosité et la façon de
s'informer est bien là.
// Avez vous des médiateurs numériques
pour le moment ?
Non, pas pour le moment.
// Seriez-vous intéressé par des
ateliers ou des expositions numériques pour la jeunesse ?
Éliane B. : Nous n'avons pas encore
fait d'exposition, nous n'avons pas les outils. Mais c'est une
réflexion qu'on peut avoir.
Pour les tablettes ou liseuse on ne
propose rien du tout pour le moment. Nous avons en prévision
l'acquisition de 2 ou 3 liseuses pour l'année prochaine, qui seront
mises à disposition, mais ce n'est pas destiné aux enfants.
Aude M. : En ce qui concerne le
numérique pour les plus jeunes, on a une ouverture pour les CD-ROM
par exemple pour la petite enfance. Pour la crèche, une personne de
la bibliothèque se déplace avec un ordinateur portable et propose
des animations ludiques autour d'un CD-ROM.
Sinon on envisage, on regarde mais il
n'y a rien de prévu. Il faut des moyens, du temps et être au
courant. On voit de plus en plus d'enfants qui viennent à la
bibliothèque qui nous dise que tel ou tel livre ils l'ont déjà lu
sur une tablette, qu'ils en ont une à la maison. Donc on voit que
c'est là; on verra dans le temps.
// Que penseriez vous d'accueillir la MIAM
au sein de votre médiathèque ?
Éliane B. : Pour moi, il faudrait que
ca s'intègre dans une action, par exemple : la bibliothèque se
lance dans le numérique. Ça pourrait venir s'insérer sur une
démarche, pourquoi pas au moment d'une action quand on commencera à
aborder le numérique. Plus il y aura de demandes plus on va être
obligé de s'y mettre, il faut voir l'évolution. Mais on reste dans
l'idée de pas forcément trop se précipiter, nous ne sommes pas une
très grosse bibliothèque. On a vu des structures qui se sont trop
vite précipités vers des bornes ou des outils de ce genre et qui ne
les ont pas du tout utilisé ou alors ces objets sont devenus très
vite obsolètes. Je ne sais pas si sera le cas des tablettes ou des
liseuses, mais ca ne semble pas déraisonnable pour une ville comme
Montbard (5000 habitants) de ne pas se précipiter.
Aude M. : Je pense qu'une mallette de
ce genre serait plus apprécier dans le milieu scolaire, en plus les
scolaires ont des aides financiers pour ça et pas nous. Nous ne
sommes pas dans une démarche pédagogique, la médiathèque est un
lieu de loisirs, nous ne sommes pas un lieu d'apprentissages.
Les gens viennent ici pour le plaisir
en premier. Le livre numérique est un outils parmi tant d'autre de
transmission de savoir. Si on s'aperçoit que dans 5 ans, les ados de
15 ans ne peuvent plus lire que grâce au numérique on s'y mettra
forcément ! Pour la jeunesse, ce serait un plus par rapport a ce que
nous proposons déjà, pourquoi pas accueillir une animation qui aura
ce plus.
Éliane B. : Quand on fait un thème on
aime bien aborder toutes les facettes, et le numérique peut en faire
partie . Il faut voir si cette mallette rentre dans notre politique
d'animation.
Et elle pourrait s'intégrer dans une
réflexion sur le lectorat adolescent qu'on perd beaucoup, ce genre
de choses peuvent nous permettre de récupérer ces jeunes. C'est une
vrai réflexion à avoir, cela ne s'improvise pas.
Aude M. : Je sais que dans le Loiret,
ils ont un réseau de bibliothèques où ils ont installé des sortes
de zones numériques où les gens peuvent aller vers des casques,
tablettes, etc. Ce sont des structures beaucoup plus importantes que
nous. Les moyens ne sont pas les mêmes. Toutes les régions ne vont
pas forcément à la même vitesse et toutes les bibliothèques ne
vont pas a la même vitesse car les missions ne sont pas les mêmes.